Le livre du jour : L’auberge des trois guépards par Mik Fondal

Verdict : assez bien

J’ai hérité de mon père, dans ma jeunesse, d’un certains nombre de livres qu’il lisait adolescent ou préadolescent, parmi eux plusieurs romans des éditions Signes de piste, destinés aux jeunes scouts. Oui mon père était scout, c’était la mode à l’époque. Le plus connu des romans de cette collection est sans doute Le bracelet de vermeil, de la série du Prince Eric, par Serge Dalens, paru dans les années 30. Après guerre le même Serge Dalens s’associa à un autre auteur de la collection, Jean-Louis Foncine, pour écrire ensemble sous le pseudonyme « Fondal » la série des enquêtes du chat-tigre, dont le premier tome, l’Auberge des trois guépards paru en 1956.

Michel Mercadier, dit Mik le chat-tigre, est un jeune parisien de 14 ans, son oncle est juge à Versailles, ce qui l’entraîne dans ce premier tome à croiser un homme accusé de vol, et la famille éplorée de cet homme. Ému par leur tristesse il se convainc que l’homme est innocent et décide de mener l’enquête en parallèle de la police pour tenter de découvrir le véritable coupable du vol ayant eu lieu dans l’auberge des trois guépards.

Écrit à destination des scouts, ce livre essaye donc à la fois d’être cool, et de promouvoir de bonnes valeurs. Bon c’est le cas de la grande majorité de la littérature jeunesse, même encore aujourd’hui, mais en l’occurrence il date bien plus que d’autres romans jeunesse comme le club des cinq, en tout cas c’est l’impression qu’il me laisse. Les héros sont donc jeunes, pleins de bonnes intentions, indépendants et débrouillards, et tous les garçons de 10 à 16 ans forment une confrérie pleine de bonne volonté et du désir de s’entraider. Et j’exagère à peine, l’amitié est plus que certainement une de ces valeurs prônées par la collection.

J’avais lu ce livre dans les années 80, trente ans après sa parution, et une génération plus tard le monde avait déjà bien changé, ce qui était cool dans les années 50 était devenu parfois ringard, ou oublié, mais certains éléments étaient encore reconnaissables. Par exemple le héros est comparé, par moquerie affective, au commissaire Maigret dont les romans avaient alors beaucoup de succès, et je connaissais Maigret, grâce à la télévision, mais pour un jeune lecteur d’aujourd’hui, cette référence ne serait sans doute plus comprise.

L’enquête en elle-même ne souffre pas trop de ce décalage, et l’intrigue n’est pas trop mal ficelée, même si elle aurait du mal à prendre place au XXIème siècle. Et j’apprécie bien sûr cet aspect décalé, les références à la vie telle qu’elle était dans les années 50. Ce qui transparaît comme étant normal et serait impensable aujourd’hui (la liberté et l’indépendance des enfants, y compris une enfant de cinq ans environ qui reste seule dans l’appartement à s’occuper toute l’après midi).

Un enfant ou un jeune adolescent sera sans doute moins sensible à ces aspects. Je l’étais certainement moins à dix ans que je ne le suis à quarante, me contentant de trouver bizarre la façon de parler des jeunes de ces années là (qui en fait imitent le langage « cool » des milieux criminels de l’époque), et certains de leurs loisirs, sans chercher plus loin. Le fait que trente ans de plus se soient écoulés et que le monde ait encore plus changé ferait-il que je me poserais plus de questions si j’avais dix ans aujourd’hui, ou au contraire est-ce que ça rendrait ce roman moins attrayant à mes yeux ? Je ne sais pas. Je suis surtout content de m’y replonger pour une lecture un peu nostalgique et parce que j’ai pu trouver d’autres romans de la série que je ne possédais pas à l’époque et que trente ans après ma curiosité me pousse à les lire même si j’ai un peu dépassé l’âge.

Pour aller plus loin :

Les enquêtes du chat-tigre sont au nombre de treize. J’en possédais deux, le tome 1 et le tome 3 et j’avais réussi, je ne sais plus comment, à lire le quatrième, ça m’tonnerait que je lise la série en entier, mais j’avais bien aimé le troisième, avec un petit côté historique : l’Assassinat du duc de Guise, j’irai sans doute au moins jusque là.

Le prince Eric, série plus connue dans la même collection, dont le premier tome le Bracelet de Vermeil est vraiment sympa, à ceci près qu’il y a un gros manque d’explication dans le pourquoi du comment. On est supposé croire que la situation se met toute seule en place par une sorte de destinée alors que rien d’autre dans le roman ne vient confirmer le surnaturel.

Cette série est d’ailleurs canon dans l’univers des compagnons de l’ombre.

Il y a deux ou trois autres romans qui m’avaient bien plu dans cette collection, comme les Signes de l’Empire (qui parle de l’épée et autres trésors de Charlemagne) ou le Bal d’hiver (qui raconte le début du règne d’un jeune noble au moyen-âge). Il y a sans doute une raison pour laquelle j’aimais ceux là en particulier …

4 commentaires sur « Le livre du jour : L’auberge des trois guépards par Mik Fondal »

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