Le livre du jour : Les galapiats de la rue haute par Mik Fondal

Verdict : assez bien

Deuxième livre de la série des enquêtes du Chat-tigre, ce roman policier est la suite de l’Auberge des trois guépards. Le livre est paru en 1957, et comme le précédent il porte les traces de son époque, une époque où il était tout à fait normal même pour quelqu’un d’aussi aisé financièrement qu’un juge de partir en vacances en France, et même à la campagne !

En l’occurrence quelque part près entre Dijon et Besançon, à Champotte, commune imaginaire dont le nom n’est pas sans nous renvoyer au Champignac de Franquin, où Spirou allait lui aussi prendre des vacances à la campagne. Ceci dit la différence entre un jeune journaliste et un juge d’un certain âge est que Spirou campait, le juge Mercadier, oncle du héros titulaire de la présente série, le Chat-tigre, se fait quand à lui prêter un ancien presbytère, qu’il fait un peu rénover pour y loger sa famille : sa femme, ses six filles, son neveu et lui-même.

Notons tout de même que les vacances du juge se font normalement à la plage, mais qu’il a décidé d’avoir un peu de calme cette année là. Quand au village de Champotte, bien qu’il soit imaginaire, il s’agit apparemment d’un simple renommage d’un village existant : Malans, qui devait avoir un caractère particulier aux yeux des deux auteurs de ce livre (réunis sous le pseudonyme Mik Fondal), puisqu’ils ont choisi de s’y faire enterrer.

Il semble que les deux hommes y ont vécu, ensemble, y accueillant des scouts dans le « Pays perdu » qui apparaît dans plusieurs autres livres de la collection.

Je n’étais plus sûr d’avoir déjà lu ce livre. Les illustrations, assez homo-érotiques, de Pierre Joubert me disaient quelque chose, mais l’histoire ne me revenait pas. Cette lecture a pu me confirmer que non, je ne l’avais encore jamais lu, au contraire du précédent, et du suivant. Peut être est-ce l’absence de nostalgie du coup, mais je l’ai un peu moins apprécié que le premier, et, il me faudra le relire en tant qu’adulte pour être sûr, nettement moins que le troisième.

Dans cet épisode, Mik Mercadier se retrouve à enquêter sur un vol commis des années plus tôt : de l’argent a disparu, ainsi qu’un diamant assez unique et difficile à refourguer d’après ses caractéristiques. Difficile d’enquêter sur une piste froide depuis des années, mais il finira par faire arrêter non seulement les coupables du vol ayant eu lieu trois ans plus tôt, mais également le coupable d’un second vol du même diamant nettement plus récent celui là.

Et … mes souvenirs sont très flous là aussi, mais la deuxième partie me fait quand même beaucoup, beaucoup penser à certains romans du club des cinq que je lisais enfant. Sans doute plutôt un des romans de la série qui fut écrit par la traductrice et non l’auteur anglaise, et puisqu’ils parurent dans les années 70 et 80, il y a fort à parier que c’est le club des cinq qui s’inspira du Chat-tigre et non, l’inverse, à moins qu’il ne s’agisse d’une coïncidence, ou de deux ouvrages s’étant inspirés l’un et l’autre d’un troisième que je ne connais pas.

Bref la « surprise » révélée par l’enquête n’en était pas une pour moi, et j’ai trouvé que le roman manquait singulièrement de fausse pistes, il n’y en avait qu’une et elle était vraiment tirée par les cheveux, et mal amenée. Il est difficile de justifier de la réussite d’un adolescent sur une affaire presque enterrée depuis trois ans et où les enquêteurs n’avaient rien pu trouver.

Pour le reste le ton est fidèle à la série : des ados qui se lient d’une amitié profonde, s’entraident, se prennent pour des adultes et parlent comme les flics et les voyous de l’époque, tels qu’on les imagine encore grâce à des films comme les Tontons flingueurs.

L’ensemble n’est pas désagréable bien qu’il tombe un peu à plat, et puis ce n’est plus vraiment de mon âge …

Pour aller plus loin :

J’ai déjà évoqué lors de ma critique du tome un la collection signes de piste. Tout comme le scoutisme, à qui elle est quand même très largement associée (rien que le nom …), la collection est bien moins populaire aujourd’hui qu’elle ne l’était après guerre.

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