Le film du jour : Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec par Luc Besson

Verdict : bien

Sorti en 2010 ce film est l’adaptation d’une série de BD éponyme de Jacques Tardi. La série de BD a commencé en 1976 et s’est poursuivie jusqu’à 2007. Film, comme série, retracent les aventures, extraordinaires pour le coup, d’une jeune femme nommée Adèle Blanc-Sec, vers la fin de la Belle époque. Dans le film nous sommes en 1911 (1912 ?).

Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec se veut un hommage au roman feuilleton de cette époque, et mêle allègrement fantastique, aventure, et policier. On retrouve tout ce que j’aime dans la littérature, et plus encore, puisque dans le film Adèle apparaît comme une Indiana Jones en jupon.

Accessoirement, comme on peut le voir sur l’affiche du film, un ptérodactyle occupe une place prépondérante dans le film, comme c’est le cas pour le premier tome de la série BD qui s’intitule Adèle et la bête. Raison pour laquelle j’ai décidé de re-regarder ce film cette semaine.

Adèle souhaite soigner sa sœur, victime d’un malheureux accident de tennis, mais aucun médecin de son époque n’en est capable, elle se tourne donc vers la science … surnaturelle et envisage de faire revenir à la conscience une momie de chirurgien de l’Égypte antique, grâce aux talents pour la parapsychologie de son ami, le savant Espérandieu.

Tandis qu’Adèle se démène en Égypte pour récupérer la bonne momie, Espérandieu s’entraîne à Paris en réussissant à faire venir à la conscience, et éclore, un jeune Ptérodactyle enfermé dans un œuf depuis 165 millions d’années. La « naissance » de la bête et son évasion du jardin des plantes, ainsi que les attaques qu’Espérandieu ne parvient pas totalement à empêcher, éveillent l’attention de tout Paris et la bête se retrouve activement recherchée par la police.

Dans les premières minutes du film on a une évasion d’un Ptérodactyle du Muséum national d’Histoire naturelle, ce qui n’est pas sans rappeler la scène quasi-finale du Monde perdu, et plus tard dans le film ce même animal se retrouve chevauché par la belle Adèle, ce qui, à son tour, rappelle Arzach. Rien ne rappelle vraiment Pokémon, même si on a dans les deux cas un savant qui « ressuscite » un Ptérosaure.

J’aime beaucoup ce film, il y a le Paris de la Belle époque, l’ambiance y est, en tout cas pour sa part la plus glamour, il y a les aventures en Égypte, il y a de l’humour, du fantastique, une femme de caractère …

Il est dommage que le film ne parvienne pas à trouver la bonne balance entre l’humour et l’aventure. Dès le début le ton est un peu trop décalé pour qu’on prenne l’histoire au sérieux, ce qui serait pourtant facilement faisable. Les acteurs sont maquillés pour avoir des tronches dignes de la BD, Tardi a un style bien particulier qui est bien retranscrit dans le film, mais c’est déstabilisant. L’origine de la blessure de la sœur d’Adèle est tellement tirée par les cheveux, et jouée de façon humoristique, que là aussi, ça passe pour un gag et fait retomber toute tension potentielle.

On retrouve déjà un peu ça dans le cinquième élément qui commence avec une séquence égyptienne qui se situe à la même époque (1914) et sent tout de suite bon l’aventure, mais dans laquelle on tombe directement dans de l’humour. Pourtant le film est globalement bien plus sérieux.

C’est dommage car tout l’humour n’est pas à enlever, et on est à pas grand chose d’avoir un bon film d’aventure digne d’un Indiana Jones, mais avec le Paris de la Belle-époque, avec ce qu’il faut d’humour, mais ce « pas grand chose » fait toute la différence et empêche ici d’y croire. J’ai regardé le film plusieurs fois, et j’ai passé chaque fois un bon moment, mais le film me rappelle en permanence qu’il n’est qu’un film, que je ne peux pas y croire, même en le souhaitant beaucoup.

Pour aller plus loin :

La série de BD bien sûr, avec neuf épisodes plus quelques BD de Tardi situées dans le même univers, comme le Démon des glaces, à laquelle le film rend hommage.

Luc Besson a quand même une paire de bons films à son actif, et il a adapté d’autres BDs au grand écran, avec plus ou moins de réussite.

Et surtout, il prépare une série Adèle Blanc-Sec, il faudra voir ce que ça donne, si ça se fait.

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