Le livre du jour : Le matin des dinosaures par Philippe Ebly

Verdict : assez bien

Les conquérants de l’impossible est une série par Philippe Ebly que j’ai découverte vers mes 8 ou 9 ans. Il s’agit d’une série de science-fiction de la bibliothèque verte, datant des années 70 et plus (le premier tome est paru en 1971, le dernier en 2009), destinée donc au préadolescents ou jeunes adolescents.

Je ne me souviens plus si j’ai découvert cette série grâce au Matin des dinosaures, le quatorzième roman de la série, ou grâce à Celui qui revenait de loin, le deuxième, mais ce sont les thèmes développés dans ces deux romans qui m’ont initialement attiré vers la série : moyen-âge et dinosaures ! La série aborde de nombreux autres thèmes classiques de la science-fiction, avec beaucoup de romans tournant autour du voyage temporel, que ce soit vers le passé ou le futur … qui avaient tendance à se confondre puisque dans l’univers de Philippe Ebly le réchauffement climatique provoque une apocalypse.

Suite à la fonte des glaces, le niveau de l’eau augmente en effet de 600 mètres, ce qui recouvre la majorité des terres émergées et renvoie la civilisation à l’âge de pierre.

Mais ce n’est pas du tout le sujet du livre du jour qui, paru en 1982 se situe à l’époque contemporaine et voit les trois héros de la série participer à une drôle d’expérience dans une vallées des Pyrénées qui doit bientôt être recouverte par les eaux suite à la construction d’un barrage. A l’aide d’une molécule particulière qui joue le rôle de catalyseur dans l’apparition de la vie, l’expérience vise à voir la vie se recréer en lieu où elle a disparue (en l’occurrence la zone a été nettoyée chimiquement pour éliminer flore et faune). Et les trois adolescent sont invités à passer du temps enfermés dans cette zone car … il n’y a pas vraiment d’explication en fait, leur présence semble totalement inutile dans l’expérience, voir nocive. Bon on peut deviner que c’est un scénario apocalyptique (encore une fois) qui est testé et que les héros sont donc là pour simuler la présence de survivants humains mais rien n’est expliqué, et ils sont maintenus plus ou moins à l’écart avec leur propre eau, leurs propre nourriture … bref leur présence est difficilement justifiable.

Même si c’est de la science-fiction l’ensemble est en réalité assez fantaisiste, les éléments fictionnels se multiplient pour que l’idée de base puisse fonctionner (champs de force, barrières psychiques, mutants, canons lasers, vaccin transformant le sang pour que l’oxygène soit récupéré par la nourriture et non en respirant …). Et même ainsi, la logique interne retombe dès que l’on creuse un peu.

La vie réapparaît en effet dès le début de l’expérience, et elle évolue très vite : d’abord des plantes qui datent du tout début de l’ère primaire, puis elles changent, suivant la chronologie connue de l’ère primaire, apparaissent les premières créatures que l’on connaît grâce aux fossiles, … Curieusement la vie suit exactement le même chemin quue celui qu’elle a emprunté il y a des centaines de millions d’années lorsqu’elle est apparue sur terre, à ceci près que 500 millions d’années d’évolution se produisent en cinq semaines.

Le professeur qui responsable de l’expérience essaye de faire sortir les jeunes de la zone quand il s’aperçoit qu’il perd le contrôle, mais forcément ça se passe mal, et ils finissent coincés et attaqués par un Ptéranodon … Bien avant que le reste de la vallée ne soit passé au secondaire d’ailleurs, mais il fallait un évènement dramatique, donc peu importe la cohérence interne.

La panique gagne les protagonistes car si les dinosaures arrivent cela va se révéler non seulement dangereux, parce que bon, T-Rex quand même, mais aussi parce que ça veut dire que le cataclysme qui a détruit les dinosaures va se reproduire … Oui ce cataclysme accidentel doit forcément se reproduire … Même quand j’avais neuf ans ce point là il ne passait pas je dois dire. Sans oublier que le cataclysme qui a mis fin à l’ère primaire et permit l’apparition de ces mêmes dinosaures, il est complètement oublié lui, justement.

Bref, ce roman n’est pas le plus crédible de la série, et il s’agit avant tout d’un prétexte pour confronter les Conquérants de l’impossible à des dinosaures, les voir se faire courser par un Tyrannosaure (en 1982, une dizaine d’année avant Jurassic Park tout de même !), et affronter Ptéranodon et Ptérodactyles (dont la description n’est pas sans rappeler le Monde perdu). C’est un livre pour préados après tout, et à l’époque j’avais aimé, même en voyant de gros trous dans la logique du scénario, restons donc charitables et disons qu’avec beaucoup de suspension volontaire d’incrédulité, il fonctionne bien. Il y a le frisson de l’aventure, le prétexte pour que les protagonistes, qui sont des adolescents, doivent s’en sortir sans adulte est pas trop mal trouvé et en tout cas colle bien aux thématiques de l’histoire, et puis tous est bon pour inclure des dinosaures.

Biens sûr, c’est bien plus difficile à accepter en tant qu’adulte, et on peut tout de même regretter que le roman n’ait pas été un peu plus travaillé, mais ce n’est pas comme si la littérature jeunesse d’aujourd’hui faisait bien mieux

Pour aller plus loin :

La série est globalement plus crédible que ce roman, et je cherchais un bon prétexte pour en parler un jour sur ce blog, mais l’occasion de ma semaine des Ptérosaures était trop belle pour la laisser passer. Je n’avais pas lu tous les livres de cette série, mais je garde un bon souvenir de tout ce qui est voyage temporel, avec découverte de différentes époques intéressantes.

Deux livres-jeux dérivés sont sortis, que j’avais découverts après être passé aux livres dont vous êtes le héros, du coup j’avais moins apprécié, étant habitué à du fantastique plus adulte, mais je me souviens que L’île aux pieuvres avait une ambiance sympa, bien qu’un peu différente des romans.

Philippe Ebly avait une autre série dans la bibliothèque verte : les évadés du temps, que j’avais moins lue, je ne sais pas pourquoi, mais dans laquelle il y avait un tigre-garou !

3 commentaires sur « Le livre du jour : Le matin des dinosaures par Philippe Ebly »

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